Les mesures pour le 1er degré :

Évaluations nationales :
Suite à un questionnement de la FSU-SNUipp, il a été annoncé la généralisation des évaluations nationales standardisées pour tous les niveaux de classe du CP à la seconde.

Révision des programmes pour une utilisation dès la rentrée 2024 de la maternelle et du cycle 2 et ce pour toutes les disciplines :
Les saisines du CSP (conseil supérieur des programmes) sont en cours de finalisation, le CSP devra rendre ses préconisations pour le printemps 2024 afin que les nouveaux programmes soient mis en œuvre dès la rentrée 2024.

La FSU-SNUipp dénonce une énième révision des programmes, sans aucun bilan des précédents, alors que ceux de la maternelle ont été revus en 2021 et que des ajustements importants ont été faits en 2018 pour ceux de l’élémentaire.
Pour la FSU-SNUipp, il est mensonger d’affirmer que de nouveaux programmes seront élaborés en considération de l’ensemble des enjeux dans un laps de temps aussi restreint.

D’après le Dgesco, pour les programmes les plus récents, seules des remises à plat seront faites. Par contre les programmes de langue et nombre pour la maternelle et ceux de français et de mathématiques pour le cycle 2 feront l’objet d’une attention particulière. Le besoin de retravailler les programmes vient notamment du résultat de la consultation des enseignant·es qui demandent des repères. Il s’agira d’apporter une meilleure lisibilité (cohérence programmes/guides/attendus) avec des repères de progressivité. Les programmes seront travaillés en articulation avec la révision du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

Labellisation des manuels :
Une labellisation des manuels pour l’ensemble des disciplines sera déployée au long cours du CP à la terminale. Une procédure est en cours d’élaboration dont la rédaction d’un cahier des charges. Les premières labellisations devront être faites pour des manuels utilisés à la rentrée 2024 en CP en lecture.

La FSU a fait un rappel historique du cadre de la triple liberté, fixé par Ferry et Buisson en 1880 : de produire (pour les maisons d’édition), de choisir et d’utiliser (pour les enseignant·es), ce cadre n’a été interrompu que par le régime de Vichy en 1940 (liste de livres “exclusivement autorisés”). La labellisation des manuels vise à empêcher les enseignant·es de choisir leurs outils pédagogiques comme c’est déjà le cas dans les DROM à Mayotte et en Guyane notamment. Cependant, le dossier de presse ministériel précise que la liberté pédagogique des enseignant·es serait bien respectée, il y a donc une opposition entre les deux. Qu’en est-il réellement ? Enfin, comment des manuels pourraient-ils être labellisés à partir de programmes non encore écrits ?

Le Dgesco a annoncé qu’un organisme indépendant aura en charge la labellisation qui sera “un indice” pour les enseignant·es et que “La liberté de produire et de choisir sera maintenue”.

Redoublement :
La publication d’un décret est nécessaire pour que le redoublement puisse être imposé par les enseignant·es dès cette fin d’année scolaire.

La FSU a réaffirmé qu’il existe un consensus de la recherche sur l’absence d’effets positifs du redoublement sur la scolarité des élèves voire même des effets négatifs sur le parcours scolaire de l’élève. La dernière enquête PISA en mathématiques montre que les résultats des élèves n’ayant jamais redoublé sont 100 points supérieurs à ceux des élèves ayant redoublé. Le redoublement est majoritairement proposé aux élèves issu·es des classes populaires, il est socialement inégalitaire.
Pour le Dgesco, les résultats de l’enquête à la profession montrent une volonté des enseignant·es à garder la main sur le redoublement.Pour rappel, une grande majorité des enseignant.es n’a pas rempli cette enquête.

Lire aussi l’article de Rachel SCHNEIDER, professeur des écoles en Seine-Saint-Denis et militante au secteur éducatif de la FSU-SNUipp national, publié sur le blog Médiapart.

Choc des savoirs : le 1er degré à un point de bascule

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